En janvier 2020, le Coronavirus s’était abattu sur le monde. Un à un les pays se sont alors confinés. Les frontières ont été fermées, les rassemblements interdits. Neuf mois après, les concerts en lieu clos étaient toujours bannis. À travers le monde, musiciens et public étaient en manque. Chacun essayait de trouver une solution palliative. Le 5 septembre 2020, Behemoth a alors proposé la sienne : In Absentia Dei.
Le projet comprenait deux parties. Pour commencer, une première partie s’est déroulée sur Facebook et Youtube, un live streaming gratuit d’un concert enregistré d’Imperial Triumphant précédé d’une préface. Ensuite, la seconde partie payante a lieu sur un site mis spécialement en place par l’équipe de Behemoth. Cette seconde partie était une captation en direct d’un concert du groupe polonais.
Deus ex machina
In Absentia Dei dans son intégralité, c’était près de deux heures de spectacle. Le pré-show a duré une heure dont quarante-huit minutes de concert pour Imperial Triumphant filmé au cabaret Slipper Room à New York. Les douze autres minutes étaient la préface composée d’un mini documentaire sur l’organisation du concert de Behemoth. Le show en lui-même a duré une heure quarante-huit et a été filmé en 4K. À ce jour, il s’agit du plus long concert de Behemoth, Nergal a repoussé les limites de sa voix. Par ailleurs ce n’était pas qu’un concert, les membres du groupe l’ont qualifié de « live cinematic event ». Pour eux, visionner un simple concert filmé n’était pas suffisamment intéressant. Ils souhaitaient proposer un format avec une plus-value.
La Machinerie
Pour la mise en place du show, In Absentia Dei a nécessité plusieurs semaines de préparation et 40–50 personnes. À l’origine, Nergal souhaitait jouer en pleine nature dans une ambiance nordique. Après réflexion, il s’est finalement tourné vers une église dans laquelle ils avaient déjà tourné un clip. Entre-temps, celle-ci avait changé de propriétaire et ils ont eu de la chance que celui-ci soit partant malgré l’ambiance anti-blasphème sévissant actuellement en Pologne. Située à Pisarzowice, cette église du XIIe siècle abandonnée en 1945, mais toujours consacrée, a la particularité de ne jamais avoir été transformée en lieu de concert ou d’exposition. Dans le documentaire du pré-show, Nergal se réjouissait déjà que cela puisse énerver les opportunistes et les catholiques intégristes.
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Tourner dans ce genre de lieu, qui plus est avec une retransmission live sur internet, est un challenge certain. Plus précisément, il ne faut pas de coupure d’images ou de sons ni de latence, les enchaînements entre les plans en direct et enregistrés doivent être fluides et faire illusion. Behemoth a corsé l’affaire en proposant aux spectateurs d’avoir accès aux huit caméras pour faire leur propre montage en direct. Pour cela, le groupe est passé par l’entreprise française Omnilive. Non seulement il faut que tout se déroule bien au niveau scénographique pour les musiciens, mais aussi qu’il n’y ait pas d’accident pour les artistes invités. D’ailleurs entre la suspension et les artistes de feu, le risque d’accidents en plein direct s’accroît.
Les Artistes
À propos des artistes présents en plus du groupe et de son équipe technique, certains ont vu leur prestation filmée en amont pour les cinématiques, d’autres en simultanée avec le concert. Ces artistes se répartissaient en trois groupes : un groupe d’artistes du feu, un groupe de suspension et un groupe de cavaliers.
Pour toute la partie artistes du feu, Behemoth a fait appel à Egnima-Art, une troupe polonaise d’acrobates et de pyrotechniciens. Ils sont intervenus à plusieurs reprises lors du concert, que ce soit avec une trapéziste ou des manieurs de feu.
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Pour la performance de suspension, Behemoth a confié le numéro à Altered States Suspension. Les membres de la troupe intervenant dans le live étaient une femme suspendue, un pierceur et ses deux assistants, tous polonais. Cette performance a valu une interdiction de visionnage au moins de 18 ans.
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Le travail avec les chevaux a été confié à Apolinarski Group. La compagnie est spécialisée dans les cascades à cheval et la reconstitution historique. Ils sont apparus dans l’introduction d’In Absentia Dei et à l’Acte IV.
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Les Billets
Ces artistes et techniciens ne travaillant bien évidemment pas gratuitement, Behemoth a dû mettre en place une billetterie. Ils ont alors fait le choix de deux types de billets normaux en parallèle aux packs billet plus merchandising.
Pour un direct
L’un des billets normaux était proposé à 18 euros, il donnait accès à une captation traditionnelle avec choix des images fait par un réalisateur. L’autre était proposé à 24 euros et donnait accès à une captation où le spectateur avait le choix entre huit angles de caméras (dont grue, drone et homme-caméra) en complément de la captation clé-en-main. Pour chaque type de billets, plusieurs niveaux de résolution étaient disponibles allant de 240p à 2160p. Dans les faits, seule la vitesse de connexion du spectateur établissait la résolution de visionnage. D’ailleurs avant le début du concert, un avertissement expliquait le fonctionnement et les manœuvres à faire en cas de soucis. Un chat avait aussi été mis en place pour que les spectateurs puissent vivre le moment ensemble s’ils le souhaitaient. Tout avait donc été fait du côté du groupe et de son staff pour une soirée sans accro.
https://www.facebook.com/officialnergal/videos/1668283256665112
Pour un replay
En parlant d’accro, pour les besoins de la scénographie, le concert polonais devait être retransmis après le coucher du soleil. Le choix du groupe s’est donc porté sur un début de l’évènement pour 20h. Alors qu’en Europe, cette heure était parfaite, elle l’était moins pour les spectateurs vivant à l’autre bout de la planète. Dans ces conditions, Behemoth a eu l’intelligence de proposer un système de VOD quelques minutes après le live streaming. De surcroît, cette diffusion en VOD valable 72 heures après la fin de la retransmission était accessible pour ceux ayant raté le direct avec un ticket à 18 euros. Notons que la version proposée en VOD était uniquement la version Director’s cut.
D’après les dires de Nergal dans une interview pour la chaîne Youtube du Knotfest, cette stratégie de billetterie avait permis au groupe dès le 28 août de s’approcher de l’équilibre financier.
Transcender les concerts
Vouloir faire d’In Absentia Dei un « live cinematic event », c’est bien mais dans les faits, il faut plus qu’avoir le choix de la caméra. Il est avant tout nécessaire d’avoir un contenu à la hauteur pour transcender les concerts et les live streaming basiques.
L’Entrelacement concert et cinématique
Concernant le contenu du concert, soyons clairs, la présence de cinématiques scénarisées pour ponctuer un concert n’est pas une nouveauté. On les retrouve notamment lors des tournées d’Acid Black Cherry. De même la présence d’artistes sur scène est du déjà-vu. Pour les concerts de Black Metal, cela a été fait notamment par Cradle of Filth. Par contre ce que Behemoth a su faire est d’adapter un concert à une diffusion en live sur internet et de manière mondiale. Ils ne se sont pas contentés de filmer leur concert et de le retransmettre. Ils ont pris des éléments de concert puis les ont retravaillés en utilisant les possibilités offertes par ce type de prestation et par la technologie. Les artistes auxquels ils ont fait appel ont donc des plans filmés en avance et des plans en direct mais tout s’intègre de manière fluide comme si la captation avait eu lieu au même moment.
Le Placement
De plus les artistes invités ont pris possession de l’espace. Ils ne sont pas sur scène au côté des musiciens mais dans la nef de l’église et à l’extérieur. Et même si sur la version multicam, l’homme-caméra a pu être vu, globalement tout ce qui était caméra et technique a été habilement dissimulé par les éléments de décor ou par le choix des angles de vue. Les changements de position et de tenue pour les membres du groupe ont été pleinement intégrés à la diffusion des cinématiques. Il y a eu juste un bout de coiffe visible lorsque Nergal est descendu de la tribune pour rejoindre le groupe lors de Chwała Mordercom Wojciecha. En parlant de Nergal, le fait qu’il interagisse habituellement peu avec son public lors des concerts est un atout pour ce format de diffusion. Lorsque l’on assiste à un concert de Behemoth, c’est comme assister à une messe. Le prêtre prêche et les fidèles écoutent.
Par contre, ce format a demandé un plus gros travail dans le choix des morceaux. Là où une tournée post-sortie d’album a l’intégralité voire 99% de la setlist remplie par l’album en question, pour ce type d’évènement, il est nécessaire de trouver une logique sinon nous ne sommes plus dans un live cinematic event. Pour autant, Behemoth a pris en amont le pouls du public sur les morceaux aimés/attendus. On en ressort avec dix-neuf ans de musique parcourus en presque deux heures et suivant un scénario précis.
La Consécration par l’Apocalypse
Le concert In Absentia Dei (c’est-à-dire en l’absence de Dieu) a été scénarisé par Nergal et Dariuz Szermanowicz. Il se compose de quatre actes. Dans les vidéos de teasing, Behemoth l’a décrit comme une expérience cinématique. En y regardant de plus près, les morceaux choisis et leur ordre font sens bien qu’ils viennent de différents albums. Ce n’est pas évident à faire quand les morceaux et les albums n’ont pas été créés dans cet optique. Tout de même, Nergal a réussi à nous proposer deux scénarios en parallèle. D’un côté se déroule l’Apocalypse, de l’autre la consécration impie d’une église, le tout saupoudré de croyance de la Thelema.
Acte I : Le Réveil
Les quatre cavaliers de l’introduction avec leur étendard et leur masque de mort évoquent les quatre cavaliers de l’Apocalypse. Le choix de mettre le cheval blanc en tête de la troupe n’est pas un hasard. Lors de l’Apocalypse, le premier sceau brisé et donc le premier cavalier à apparaitre est celui de la Conquête et son cheval blanc. Même si dans cette introduction, aucun des cavaliers ne porte son symbole (arc, épée, balance), l’arc se retrouve en introduction de l’Acte IV. Il est porté par Orion. On note également ici une référence au chasseur grec Orion, amant de la déesse de l’Aube.
Le Bleu divin
Attirés par la fumée se dégageant du clocher d’une église, ces cavaliers s’y dirigent et y entrent à la nuit tombée. Le concert commence alors dans une lumière bleue. Ce bleu est resté présent tout au long de l’Acte I. Le bleu est une couleur divine, celle des Cieux, celle de la Vierge Marie. Lors de l’interprétation du premier morceau (« Evoe »), ce bleu est associé au blanc donnant une impression de froid glacial. Il règne donc une atmosphère froide et divine dans l’église. Le second morceau, « Wolves ov Siberia », ajoute du violet à ce bleu divin. Le début du réveil, de la rébellion. Puis avec Prometherion, l’ambiance est jaune et blanche. Avec « From the Pagan Vastlands », la lumière de l’église est bleue mais des lumières jaunes pénètrent dans l’église depuis l’extérieur comme un esprit envahisseur, celui du Prometherion.
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L’Esclave de Dieu
Les lumières ne sont pas les seules à raconter une histoire. Dans « Evoe », le morceau d’introduction, les paroles « Thou art the beginning and the end / Alpha and Omega / The creation and remains » rappellent le début de l’Apocalypse de Jean : « Moi, je suis l’Alpha et l’Oméga, / dit le seigneur Dieu, /Celui qui est et qui était et qui vient, / le Puissant-sur-tout. » « Evoe » est aussi une référence à la dernière scène de Faust II de Goethe. Cette partie a pour thématique la transfiguration de Faust. La transfiguration qui n’est autre qu’un éveil. Faust s’éveille en réalisant qu’il est humain et qu’il étreint son humanité, son démonique. C’est aussi le propos de « Wolves ov Siberia », « Prometherion » et de « From Pagan Vastland ». L’Homme n’est pas un esclave, un être passif aux ordres d’un dieu, il doit réaliser ce qu’il est et agir en conséquence, devenir maître de son propre destin, « from Slave to king, from king to man ».
Acte II : La Lutte
L’Acte II commence avec la scène de l’encensoir. Cet encensoir associé au morceau « Blow your Trumpets Gabriel » est une évocation du passage dans l’Apocalypse de Jean des sept messagers soufflant dans leur trompette pendant qu’un huitième tient un encensoir. À chaque fois qu’un messager souffle dans sa trompette, une catastrophe se déclenche. D’ailleurs cet Acte II orné de lumières jaunes et rouges est comme une évocation de la guerre, de la conquête. Le signal retentit, les armes sont prises, une lutte commence, un chef apparaît.
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Il est intéressant de voir que pour le morceau « Conquer all », les lumières ne sont plus jaunes et rouges mais mauves, bleutés avec des lumières jaune pâle provenant de l’extérieur. C’est comme si les lumières bleues représentaient le côté divin du lieu. En devenant mauve, cette divinité montre des signes de souillures, une souillure dont l’origine est extérieure (les lumières jaunes). Ensuite avec le morceau « Lucifer », l’église se pare de nouveau de rouge. Après la prise de possession des lieux par ses hérauts, les cavaliers de l’Apocalypse, c’est à lui, Lucifer, d’entrer dans le lieu saint.
Acte III : L’Harangue de Lucifer
L’Acte III s’ouvre sur un rituel de suspension, une crucifixion aérienne. Puis, avec « Oro Pro Nobis Lucifer », les flammes se greffent à la scénographie alors que jusqu’à présent le feu était contenu dans des braseros devant la scène. Là, il se transforme en torche, en projection de feu. Les lumières prennent aussi la couleur du feu : rouge, orange, jaune. Pour « Satan’s Sword », des surimpressions d’anges et de crâne apparaissent régulièrement.
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Avec ces sept morceaux, l’Acte III est le plus fourni. Pour introduire le morceau central, « Chwała Mordercom Wojciecha », un iris rouge semble fixer le spectateur avec un côté très tolkienesque. Là-dessus, mégaphone à lampe dans la main, Nergal harangue les foules depuis la tribune de l’église, pendant que des textes sont projetés sur les murs. Cette tribune est ornée de bannières parodiant celles nazis. Puis, avec ses baguettes de feu, il joue les chefs d’orchestre rassemblant son armée en rythme. L’Acte III se termine finalement par une prière, le « Chant for Ezkaton 2000 E.V. ».
Acte IV : Le Règne des Hommes
Pour l’Acte IV, depuis les voûtes de l’église, Orion, le chasseur, enflamme de sa flèche la croix béhémothienne marquant la prise de possession des lieux. Avec le titre « Sculpting the Throne of Seth », Ra Hoor Khuit, l’enfant couronné et conquérant, s’adresse aux Hommes (les fils de Seth). Il incite les Hommes à se libérer des chaînes de Dieu ouvrant ainsi l’Éon de Horus, son ère, une ère où les Hommes sont maîtres d’eux-mêmes et de leur destin. S’en suit l’invocation de Bartzabel, l’esprit de Mars, dieu de la guerre. Cette invocation s’inscrit dans le Thelema, une religion inventée par Aleister Crowley.
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Behemoth poursuit le concert avec le morceau « Decad of Therion ». Tout comme Bartzabel, Therion fait partie du système de croyance du Thelema. Therion est la Bête de l’Apocalypse. Comme Aleister Crowley, prophète de l’Éon d’Horus, est aussi qualifié de Bête de l’Apocalypse, cela fait de Therion le prophète de l’Éon d’Horus. L’Éon d’Horus est une ère ayant commencé en 1904 et basée entre autres sur la réalisation de soi, donc une ère de l’Homme.
La Flamme qui brûle dans le cœur des Hommes
Le porteur de lumière, le cavalier solaire ouvre le dernier morceau de l’Acte IV. In Absentia Dei se termine alors sur une prière à Satan. Satan (lumière blanche) a finalement remplacé Dieu dans cette église. L’église est en feu. Les Hommes ont repris leur libre arbitre et se sont rangés du côté de l’Accusateur pour combattre Dieu. Ici, Satan n’est pas une divinité mais comme l’indique le terme Hadit dans la chanson « O Father O Satan O Sun », il s’agit de l’esprit intérieur de l’Homme. Dans le Book of the Law, Aleister Crowley définit ainsi le Hadit : « I am the flame that burns in every heart of man, and in the core of every star. I am Life, and the giver of Life, yet therefore is theknowledge of me the knowledge of death. » (chapitre II, vers 6) et il ajoute au vers 23 : « I am alone : there is no God where I am. » On pourrait même parler d’esprit critique et d’esprit libre. C’est cela l’Apocalypse, la Révélation, il n’existe pas de Dieu, seulement des Hommes.
La Révélation de l’Homme
D’un tournage ayant eu lieu dans une ambiance de festival underground ukrainien, il n’en ressort qu’un show léché. Projection d’images, pyrotechnique, placement des musiciens et des artistes, choix des morceaux, enchaînements, tout est aux petits oignons. Pour une première, Behemoth s’en sort donc haut-la-main que ce soit du côté technique ou artistique. Nergal a su offrir un show de qualité et il est arrivé à nous entrainer dans son histoire.
Somme toute, il n’est guère étonnant que de nombreux spectateurs réclament une sortie en DVD d’In Absentia Dei. Nergal avait déjà évoqué une telle sortie mais depuis novembre et l’annonce de l’approbation finale avant l’envoi en production du master, plus aucune nouvelle. Attend-il une opportunité ? La reprise effective des concerts et tournées ?
Dans tous les cas, une chose est certaine : Behemoth a démontré qu’un groupe de métal peut transcender les concerts en live streaming. Il ne reste qu’aux autres artistes et tourneurs de suivre le mouvement et de nous proposer leur version du concert 2.0.
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Setlist
Acte I
Evoe (A Forest)
Wolves ov Siberia (ILYAYD)
Prometherion (The Apostasy)
From the Pagan Vastlands (Thelema 6)
Acte II
Blow your Trumpets Gabriel (Satanist)
Antichristian Phenomenon (Thelema 6)
Conquer all (Demigod)
Lucifer (Evangelion)
Acte III
Oro Pro Nobis Lucifer (Satanist)
Satan’s Sword (Pandemic Incantation)
Ov Fire and the Void (Evangelion)
Chwała Mordercom Wojciecha (Pandemic Incantation)
As Above so Below (Zos Kia Cultus)
Slaves shall serve (Demigod)
Chant for Ezkaton 2000 E.V. (Satanica)
Acte IV
Sculpting the Throne of Seth (Demigod)
Bartzabel (ILYAYD)
Decad of Therion (Satanica)
O Father O Satan O Sun (Satanist)
Édit : In Absentia Dei sortira en version physique le 17 décembre 2021. Attention, toutes les versions physiques ne contiennent pas la captation du live. Celle-ci ne sera présente que sur la version Bluray/CD. Les versions CD et vinyle se contentent d’un live audio.




