Noriyoshi Matsushita

Noriyoshi Matsushita (松下典由) est ce que j’ap­pel­le­rai un musi­cien de l’ombre. Il ne monte pas sur scène (ou très très peu), il reste en stu­dio muni de son cha­peau et de ses lunettes. Son tra­vail est celui de com­po­si­teur et d’ar­ran­geur. Originaire d’Osaka, il mon­ta son pre­mier groupe à 13 ans, c’é­tait un tri­bute band des Beatles. Il tou­chait un peu tous les ins­tru­ments comme la flûte ou les cas­ta­gnettes, puis il se concen­tra sur la gui­tare. Son champ musi­cal va du métal à de la pop. Puis en 2000, il par­tit sur Tokyo pour se for­mer en com­po­si­tion et arran­ge­ment musical.

Idole

Une fois deve­nu pro­fes­sion­nel, la pre­mière à pas­ser entre ses mains fut Kaede, une ani­ma­trice de la radio FM Fukuoka. En 2004, elle sor­tit son pre­mier album en major, Irotoridori, que Noriyoshi pro­dui­sit, com­po­sa et sur lequel il joua de la gui­tare. Par la suite, il tra­vailla aus­si sur ses trois autres albums, et l’ac­com­pa­gna en concert comme gui­ta­riste (il fit même un duo avec elle à la sor­tie d’une gare en 2008). Elle se réfère d’ailleurs à lui comme son « maître ».

Des Idoles au masculin

Je pas­se­rai rapi­de­ment sur son tra­vail pour l’an­cien man­ne­quin deve­nu chan­teuse, Hannah, qui dis­pa­rut de la cir­cu­la­tion après son 2^e single (comme quoi c’est pas avec une audi­tion à la télé qu’on fait car­rière), pour pas­ser à un autre pan des tra­vaux de Noriyoshi : les idoles. En 2005, il s’oc­cu­pa de la com­po­si­tion et de l’ar­ran­ge­ment d’un mor­ceau de groupe d’i­doles mas­cu­lins Kat-Tun (« Care »). Travaillant de nou­veau avec la Johnny’s Entertainment, il com­po­sa le mor­ceau « Subarashiki Sekai » (ending du show de varié­té des Arashi) pour les Arashi ain­si que « Caramel Song ».

Des Idoles au féminin

Mais les hommes idoles ne sont pas son seul ter­rain de jeu, il s’at­ta­qua aus­si à ces demoi­selles à com­men­cer par les Berryz Kobo. Il fit les arran­ge­ments sur le mor­ceau « Aisuru Hito no Namae o Nikki ni » en 2005. Ensuite, ce fut au tour des Idoling!!!. Pour elles, il s’oc­cu­pa de la com­po­si­tion et des arran­ge­ments de leur mor­ceau « Omoi no Uta » sor­ti sur leur pre­mier album. Il par­ti­ci­pa aus­si à l’al­bum Girl Gone Wild (2011) qui était un album de reprises de titres d’i­doles des années 80.

Tie-up et associés

En 2004, Noriyoshi Matsushita fit les arran­ge­ments du mor­ceau « Ashita toiu Mirai » uti­li­sé pour le film Chichi to Kuraseba, ain­si que le mor­ceau « Inori no Uta » tous les deux chan­tés par Jingūji Yuiko (神宮寺結子), et dont la musique et les paroles furent de T2ya (Tetsuya Hashinaga). « Ashita toiu Mirai » était aus­si le mor­ceau du lan­ce­ment de la car­rière de la chan­teuse. En 2006, il com­po­sa le mor­ceau « 37° » pour la chan­teuse et actrice Saki Fukuda (福田沙紀). Il tra­vailla en plus en tant que com­po­si­teur et arran­geur pour le chan­teur et seiyū Kenichi Suzumura. En 2008, juste sur « Simple na Mirai » et en 2009, ce fut sur les mor­ceaux : « Becoming Soon », « Butterfly », « Compass », « Sorya sou desu », et « Becoming » ; puis en 2011 sur « 70 oku bun­no 1 ».

Son tra­vail avec Kenichi Suzumura s’ins­crit plus lar­ge­ment dans le tra­vail qu’il effec­tue pour la Lantis Company, un label spé­cia­li­sé dans les tie-up d’a­ni­més et de jeux vidéos (c’é­tait aus­si le label de Natsuko Asō, la prin­ci­pale pré­sen­ta­trice de Japan in Motion). À cette occa­sion, il com­po­sa sur plu­sieurs mor­ceaux du visual novel pour adulte Eternal Fantasy : « Winding Road » (Volume 1 : Arche), « Kokoro no Kagi » (volume 2 : Loco Moco), « Forbidden Desire », « Alone Again » (volume 3 : Ryurika), « Moment », « Okaeri » (volume 4 : Farte), « My Identity », « Anniversary » (volume 5 : Eureta).

En 2008, il fit les arran­ge­ments de la face B, « Tsuyogari no Yukue », du single Wasurenai de de Suara (« Wasurenai de » ser­vit d’o­pe­ning pour l’a­ni­mé Kimi Kiss, ani­mé basé sur un jeu vidéo). L’année sui­vante, il s’at­ta­qua à la com­po­si­tion et aux arran­ge­ments de « Will – Kokoro no Michi jiru­shi » ending de l’OVA Zettai Shougeki : Platonic Heart, qui était aus­si basé sur un jeu vidéo. Un an après, il com­po­sa « Hohoemi Charge », une cha­rac­ter song pour l’a­ni­mé Kämpfer. Puis, en 2012, il fit la com­po et les arran­ge­ments d’un autre cha­rac­ter song  » Furi ☆ Sutairu  » pour le jeu Tacchi, shiyo ! ‑Love Application-.

Pour l’a­ni­mé Gai-Rei : Zero sor­ti en 2008, il fit les arran­ge­ments du mor­ceau « Eien – Towa – », les paroles furent écrites par Rucca (Mizoguchi Takaki). Rucca écri­vit entre autres pour Aki Misato, et se spé­cia­li­sa sur les tie-up d’a­ni­més et de jeux vidéo. Quatre ans après, il com­po­sa et fit les arran­ge­ments du mor­ceau « Môsô Stay » de Yuuki Aira ayant ser­vi pour l’a­ni­mé Hanasaku Iroha. Cet ani­mé fut créé pour fêter les 10 ans du stu­dio P.A. Works.

En outre, il tra­vailla beau­coup pour Little Non, qui fai­sait par­tie de Lantis. Leur pre­mière col­la­bo­ra­tion eut lieu en 2004 pour l’o­pe­ning du jeu Homemaid : « Sweet Love Flag ». En 2009, il fit les arran­ge­ments pour le mor­ceau « Shikokyū », musique de fond pour le 17^e épi­sode de l’a­ni­mé Battle Spirits : Shōnen top­pa bashin. La même année, il fit les arran­ge­ments sur le mor­ceau « 1.2.3 Day » qui sert d’en­ding de l’OVA Kodomo no Jikan 2 Gakki.

Noriyoshi Matsushita et Acid Black Cherry

Le back­ground de Noriyoshi Matsushita étant posé, inté­res­sons nous de plus près à son action pour Acid Black Cherry. Mais com­men­çons par le commencement !

La Rencontre et le début de la collaboration

À l’occasion d’un sémi­naire, Noriyoshi racon­ta la manière dont il s’é­tait mis à tra­vailler pour Yasu. Tout com­men­ça avec de la nour­ri­ture (on ne change pas les habi­tudes). En fait, Noriyoshi se ren­dait sou­vent dans un petit res­tau­rant près de chez lui à Tokyo. Plusieurs fois, il y avait vu un musi­cien s’y rendre aus­si. Il se révé­la que ce musi­cien était Kiyo, le bas­siste de Janne Da Arc. Ils se lièrent d’a­mi­tié. Et puis, un jour, sans que Noriyoshi ne s’y atten­dit, Yasu alla le voir direc­te­ment chez lui. Et ce fut à par­tir de là qu’ils com­men­cèrent à tra­vailler ensemble pour le pro­jet Acid Black Cherry.

Sur les 12 mor­ceaux de Black List (1^er album d’ABC), Noriyoshi Matsushita inter­vint sur 6 d’entre eux. Parmi ces 6 mor­ceaux là, il ne joua de la gui­tare addi­tion­nelle que sur deux : ceux dont le gui­ta­riste était Sugizo (« Spell Magic » et « Scar »). Sur ces mor­ceaux ain­si que sur les 4 autres (« Aishitenai », « Black Cherry », « Fuyu no Maboroshi » et « Prologue End »), son rôle fut celui de cla­vié­riste et char­gé de la pro­gram­ma­tion mais tou­jours en duo avec Yasu. 

Ce ne fut que sur la recrea­tion track de son 2^e single (en 2007) que Yasu lui lais­sa le champ libre pour les arran­ge­ments et les ins­tru­ments (c’est assez rare que Yasu fasse appel à plu­sieurs musi­ciens pour une recrea­tion track). Cette reprise était celle de « Hatsukkoi » de Kōzō Murashita (村下孝蔵 ) datant de 1983. Pour la petite his­toire, la reprise de cette chan­son par Yuka Imai sert d’o­pe­ning au der­nier épi­sode de l’a­ni­mé Boys : Be dont Kenichi Suzumura dou­blait le per­son­nage prin­ci­pal. Noriyoshi eut aus­si la joie de voir sa reprise de « Koi Hitoyo » (Shizuka Kudō, 1988) sur le 4^e single. Cette ver­sion d’ABC pos­sède d’ailleurs un clip, mais à l’heure actuelle, il n’est dis­po­nible que sur CD. Au final sur l’al­bum de reprises Recreation, Noriyoshi se vit confier la moi­tié des chansons.

Moins de collaboration mais des collaborations plus réfléchies

Mais alors que sur Recreation 2, il tra­vailla à 7 sur 10 chan­sons, son impli­ca­tion sur Q.E.D. et 2012 se résu­ma qu’au pia­no sur « Nemuri Hime » et sur « Sono Hi ga kuru made ». Même sur Recreation 3, il ne s’oc­cu­pa plus que de 5 mor­ceaux sur 13. D’ailleurs, sur 2 d’entre eux (« ¹⁄₃ no Junjō na Kanjō » et « Stop it Love »), il ne fit plus que jouer du cla­vier et s’oc­cu­per de la pro­gram­ma­tion. Et sur « Stop it Love », il le fit en duo avec Yasu.

Comment expli­quer ce chan­ge­ment ? L’une des rai­sons est pro­ba­ble­ment l’af­fi­ne­ment de la per­son­na­li­té des com­po­si­tions de Noriyoshi. En effet, lorsque Yasu lui mit la main des­sus, Noriyoshi était encore en « appren­tis­sage ». D’ailleurs, Noriyoshi décla­ra que tra­vailler avec Yasu et son staff lui avait fait gagner d’un coup dix ans d’ex­pé­rience. On sent alors dans Black List et Recreation une plus forte influence de Yasu sur ses choix. Mais petit à petit, il gagna de l’ex­pé­rience et affi­na son son. Les mor­ceaux dont il s’oc­cu­pa sur Recreation 3 font entendre cette matu­ra­tion. Cette matu­ra­tion ne se fit pas qu’a­vec ses tra­vaux pour Acid Black Cherry, son tra­vail pour des idoles et pour des tie-up d’a­ni­mé et de jeux vidéo jouèrent une bonne part. 

À pré­sent, son son à ce petit quelque chose, ce petit rythme dan­sant, piquant, obte­nu sur­tout à la gui­tare ou au pia­no, et que l’on retrouve chez les idoles et dans les tie-up d’a­ni­mé. On peut le sen­tir sur la reprise des Wands « Ai o kata­ru yori Kuchizuke o kawa­sou ». Yasu lui donne donc des mor­ceaux pour les­quels il veut son petit truc à lui en plus.

Noriyoshi Matsushita, un transmetteur de connaissances

En paral­lèle, à pré­sent, Noriyoshi inter­vient aus­si dans plu­sieurs écoles d’in­gé­nieur du son/musicien pour don­ner des sémi­naires comme par exemple à l’ESP (école qui bosse aus­si en par­te­na­riat avec le label Kitty pour les enre­gis­tre­ments). Il est aus­si l’un des pro­duc­teurs tra­vaillant au sein de Music Planet, une entre­prise ayant pour voca­tion le sou­tien aux acti­vi­tés musicales.