Métal et Électro, deux univers ennemis et pourtant Crossfaith a réussi à les fusionner devenant ainsi les rois du Trancecore japonais. Concerts et albums commençant dans une ambiance boîte de nuit, douches de Jack Da et de Jägermeister, ce sont les marques de fabrique de ce groupe venu d’Osaka.
Ayant commencé par un premier groupe de Nu Metal, Ken et Kazuki ont un fort penchant dans le mélange des genres a priori opposés. C’est d’ailleurs impressionné par une reprise de Slipknot que le trio embaucha Tatsuya au poste de batteur. Ils furent rejoints ensuite par Teru, le DJ. Puis en 2008, ils s’adjoignirent la basse d’Hiroki. Teru put ainsi se concentrer sur le côté électro de leur son (jusqu’à cette époque, il s’occupait de la basse). Le quintet commença alors à créer son propre style à la croisée de leurs envies, un style prenant racine chez The Prodigy et Slipknot.
Les premiers morceaux et albums étaient encore timides côté électro : intro et conclusion principalement. Puis avec Zion, Crossfaith bascula. Sons électro s’entremêlèrent avec les sons hardcore. Mais c’est le live qui révéla toute leur puissance. Lorsque Crossfaith est sur scène ne vous attendez pas à dormir. Pogo, cercle pit, wall of death, saut, il vaut mieux être physiquement bien préparé pour profiter pleinement de cette jouissance livesque. D’ailleurs, la scène est l’objectif de Teru lorsqu’il compose.
Avec l’album Xeno, des pointes d’émo s’invitent ici et là. Ken peut alors montrer sa diversité vocale. Growl ou voix claire, rien ne lui résiste. Mais étonnamment, ces sections émo ne rendent pas le son de Crossfaith plus mou. Au contraire, ils mettent en exergue la brutalité du son née de la fusion du métal, de l’électro et du rap.
Une brutalité s’accordant au background du groupe : un monde dystopique et futuriste. Un monde cyberpunk dans lequel Ken est le commandant des forces rebelles.
Crossfaith et crossover
Crossover des genres musicaux mais aussi crossover des groupes et artistes, Crossfaith fait la part belle aux collaborations : Benji Webbe (Skindred), Caleb Shomo (Beartooth), Rou Reynolds (Enter Shikari), Ralph, Jesse (The Bonez), Jin Dogg, SiM. La présence de musiciens occidentaux pourrait être étrange pour un groupe japonais, c’est sans compter la vision internationale de Crossfaith depuis ses débuts. Après avoir fait les premières parties de groupes occidentaux au Japon, ils signèrent avec un label américain, Tragic Hero Records, en 2011, puis un label européen, Search and Destroy, en 2012.
Signatures qui donnèrent lieu à des concerts dans le monde occidental. Depuis, chaque apparition de Crossfaith sur scène est un succès, Hellfest 2014 compris. Ils ont le don d’accrocher même les personnes repoussées par la musique électro. Et puis… Le solo de batterie…