Deutschland : les Lieux de Tournage

8 minutes

Une forêt, des ruines dans le futur, une base spa­tiale, un champ de bataille, un bâti­ment de com­bats clan­des­tin, une piste de zep­pe­lin, le QG de la RDA, des rues médié­vales, une taverne, la salle de repas d’un couvent, une pri­son, une zone de lan­ce­ment de mis­siles, un camp nazi, un par­king sou­ter­rain, une place médié­vale, une salle d’ac­cou­che­ment, une cathé­drale, une place sovié­tique, une rue du XXe siècle, cela en fait des lieux. Mais en réa­li­té, les quatre jours de tour­nage du clip Deutschland de Rammstein n’ont eu lieu qu’à cinq endroits dis­sé­mi­nés dans et autour de Berlin.

La Citadelle de Spandau

Visitable

Une par­tie du clip Deutschland de Rammstein semble tour­ner sur une Terre du Futur aban­don­née par les Humains, un décor créé pour l’occasion ? Ce n’est en fait pas le cas. Ce lieu avec ces sta­tues existe bel et bien et est visi­table. Il se trouve en Allemagne dans le land de Berlin. Son petit nom est la cita­delle de Spandau.

La Citadelle

Construite de 1559 à 1594, la cita­delle de Spandau a été une fabrique de muni­tions, un labo­ra­toire d’élaboration de gaz de défense et puis fina­le­ment un musée et une école professionnelle.

Dévoilés. Berlin et ses Monuments

En avril 2016, le musée inau­gu­ra une nou­velle expo­si­tion per­ma­nente : « Dévoilés. Berlin et ses Monuments » (« Enthüllt. Berlin und seine Denkmäler » en alle­mand). Cette expo­si­tion située dans le dépôt de pro­vi­sions ras­semble des sta­tues à visée poli­tique qui ornaient autre­fois les rues et parcs de Berlin.

L’Abbaye de Chorin, chef‑d’œuvre de briques

Visitable

Les scènes fil­mées en inté­rieur avec les che­va­liers et les moines ont été tour­nées dans l’enceinte de l’abbaye de Chorin dans le Brandebourg. Bâtie de 1266 à 1273 sous l’impulsion des Cisterciens, elle est dite de style gothique de brique. À l’époque, elle était appe­lée abbaye du lac Marie (Mariensee). Elle fut dis­soute en 1542. Les bâti­ments furent alors uti­li­sés à d’autres usages ou démo­lis. Puis en 1817, des tra­vaux de sécu­ri­sa­tion et de recons­truc­tion eurent lieu sous la direc­tion de Karl Friedrich Schinkel.

L’abbaye a été bâtie par les cis­ter­ciens, donc selon leurs règles. La com­mu­nau­té des cis­ter­ciens s’est for­mée en oppo­si­tion à celle des clu­ni­siens. Chez les cis­ter­ciens, l’ascétisme et la rigueur litur­gique règne. Les orne­ments sont donc inter­dits, les vitraux sont blancs. Mais l’abbaye de Chorin se dis­tingue de l’architecture tra­di­tion­nelle cis­ter­cienne. L’habituel che­vet plat est rem­pla­cé ici par un che­vet poly­go­nal ins­pi­ré des ordres mendiants.

 
 
 
 
 
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L’Usine de Rüdersdorf : VEB Chemiewerk Coswig et sa forêt

Difficile d’imaginer que Deutschland réuti­lise un site de tour­nage ayant ser­vi pour le clip Amerika, et pour­tant. Ce lieu appa­rait aus­si chez des rap­peurs du label Aggro Berlin. Il s’agit de l’usine de chi­mie VEB Coswig sur­nom­mée Rükana de Rüdersdorf (Brandebourg).

Une ville minière

La ville de Rüdersdorf étant située sur un pla­teau cal­caire, cette pierre fut l’élément cen­tral de son déve­lop­pe­ment depuis le XIIIe siècle. Mais l’industrie minière de la ville ne connut un véri­table essor qu’à par­tir du XVIIe siècle. Les blocs sor­tis de terre ser­virent notam­ment aux construc­tions ber­li­noises et alt-ber­li­noises. En 1931, les vil­lages de Kalberge, Rüdersdorf et Tasdorf furent uni­fiées en un gros site indus­triel spé­cia­li­sé dans le ciment, la chaux et le cal­caire. Durant la Seconde Guerre Mondiale, des tra­vailleurs for­cés et des pri­son­niers de guerre tra­vaillèrent sur les dif­fé­rents sites. Un camp de pri­son­niers de guerre fut même créé avec des Soviétiques, des Français et des Italiens. Le 21 avril 1945, à la fin de la guerre, Rüdesdorf pas­sa aux mains de l’Armée Rouge. Par la suite, la ville accueillit la plus grande entre­prise pro­duc­trice de maté­riaux de construc­tion de la RDA.

Ciment et phospore

L’usine uti­li­sée pour le clip a été construite aux alen­tours de 1900 par la socié­té Wegener. Elle ser­vait de cimen­te­rie. En 1944, l’usine change une pre­mière fois de pro­duc­tion et se met à la bauxite syn­thé­tique. Cela ne dure­ra pas long­temps, les Soviétiques ayant déman­te­lé l’usine dès la fin de la guerre. En 1950, les bâti­ments reprennent du ser­vice et cette fois pro­duisent du phos­phore pour bétail com­mer­cia­li­sé sous la marque Rükana. Le site a été trans­for­mé, agran­dit. Alors pros­père, la chute du mur de Berlin et des inves­tis­se­ments dou­teux finirent par s’avérer fatale à l’usine qui fer­ma défi­ni­ti­ve­ment en 1999. En 2000, le plus grand scan­dale envi­ron­ne­men­tal du Brandebourg y a écla­té : sto­ckage de barils de pétroles, pro­duits chi­miques déver­sés, etc. Aujourd’hui, le site est en par­tie démo­li. Malgré cela, il a ser­vi de décor pour des films comme Enemy at the Gates et The Monuments Men.

 

 
 
 
 
 
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Une Forêt

L’équipe de tour­nage n’a eu qu’à s’éloigner un peu des ruines de l’usine pour tour­ner les scènes de la Germania Magna. Au sud-est du lac Stientzsee, dans le dis­trict de Hennickendorf, un point d’eau et une forêt près d’un champ de pan­neaux pho­to­vol­taïques furent les lieux par­faits pour don­ner cette impres­sion d’Allemagne sauvage.

Lernot Keibelstraße, prison de la Stasi

Visitable

La scène de la pri­son se déroule dans une vraie pri­son. Elle est située Keibelstraße à Berlin-Mitte. Il s’agissait de la pri­son de la police de la RDA. Après vingt ans sans avoir ser­vi, elle a été res­tau­rée et ouverte au public en février 2019 en tant que site mémo­riel et édu­ca­teur sur la vie dans cette pri­son et sur les pri­sons en RDA en général.

Le bâti­ment a été construit dans la cour de l’administration cen­trale de la police popu­laire de Berlin-Est en octobre 1951. Le centre de déten­tion pro­vi­soire (UHA II) comp­tait 100 cel­lules repar­ties sur 8 étages. En 1970, il pou­vait accueillir 209 déte­nus à la fois dans 131 cel­lules, mais en réa­li­té, le nombre de déte­nus était plus éle­vé. Il conte­nait des femmes (le seul centre de Berlin-Est à le faire), des hommes, des per­sonnes sans per­mis de séjour et tous délits, même des per­sonnes consi­dé­rées comme aso­ciales. Le centre de déten­tion a été fer­mé à l’été 1990 suite à la Réunification allemande.

 
 
 
 
 
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Kraftwerk Berlin, une centrale électrique

Visitable par­tiel­le­ment et uni­que­ment lors d’évènements

Bunker ? Vous avez dit bun­ker ? En fait non, Rammstein a juste rame­né son deco­rum RDA dans une cen­trale ther­mique. Autrefois connue sous le nom de Heizkraftwerk Berlin-Mitte, le Kraftwerf Berlin se situe sur la Köpenicker Straße.

Une Centrale thermique

Bâtie entre 1960 et 1964, la cen­trale ali­men­tait Berlin Est (RDA). En 1997, elle est mise à l’arrêt, rem­pla­cée pour une nou­velle cen­trale élec­trique. Laissé vide depuis 2001, le bâti­ment a été rache­té par Dimitri Hegemann qui y ins­tal­la en 2007 sa dis­co­thèque Tresor. Depuis en 2007, le Kraftwerk Berlin se diver­si­fie avec la tenue d’expositions, de défi­lés, d’évènements, de spec­tacles et de tournage.

Un Lieu de fête

Les 8 000m² du Kraftwerk Berlin se divise en trois niveaux, plus une lan­terne et une salle de contrôle. C’est cette salle de contrôle qui sert de pla­teau de tour­nage pour les scènes de Bunker de la RDA. La lan­terne de la cen­trale, après un coup d’effets spé­ciaux, se retrouve trans­for­mer en vais­seau spa­tial avec sous-marin inclus (ça change de la salle d’entrainement à l’arc de Hunger Game). Pour les scènes des sque­lettes en flamme, de Germania en chaise rou­lant, de la voi­ture et de la bande à Baader, la scène de l’ange, le tour­nage a eu lieu à l’un ou à plu­sieurs de niveau du Kraftwerk Berlin.

À l’ex­cep­tion de l’u­sine de Rüdersdorf, la Citadelle de Spandau, le cloître de Chorin, le musée Lernort Keibelstraße, le Schaltraum du Krafwerk Berlin sont tous visi­tables. N’hésitez pas lors de votre pro­chain voyage berlinois.

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