Hamada Maron, « Watashi no Pistol »

3 minutes

Dès les pre­mières notes, Hamada Maron nous entraine dans son rythme swing. On vire­volte, on se balance au son du pia­no et du saxo­phone. Du jazz à la déca­dence, la chan­teuse nous mène dans son monde de caba­ret de l’ère Shôwa.

Swing jazz et fruit défendu

« Watashi no Pistol » est un mor­ceau écrit et com­po­sé par John Kurosaki. Le com­po­si­teur a tra­vaillé avec de nom­breux artistes dont Bed In et Seth de Moi Dix Mois. Son titre, « Watashi no Pistol », est sor­ti une pre­mière fois sur un single de Hamada Maron le 8 juin 2011 puis sur son pre­mier album, Furyô Shôjo Elegy, le 6 juin 2012. Il se place dans le revi­val du Jazz Shôwa (1940–1950), mou­ve­ment dont font par­tie Ego-Wrappin’ et Sheena Ringo en partie.

Les pre­mières phrases de « Watashi no Pistol » rap­pelle étran­ge­ment le mor­ceau écrit par Francis Lai pour le film Un homme et une femme. Quant aux paroles, elles se basent sur une méta­phore sexuelle sou­vent uti­li­ser au Japon : le pis­to­let. D’ailleurs le rythme don­né à la musique et le pla­ce­ment de la voix donne une impres­sion de coups de butoir, par­fai­te­ment à pro­pos avec le thème du morceau.

Club de jazz ou militaire décadent ?

« Watashi no Pistol », c’est aus­si deux clips. Le pre­mier a été tour­né pour le single, le second pour l’al­bum. La rousse ou la brune ? Tentation ou décadence ?

Le clip du single a été fil­mé au Tokyo Kinema Club. Hamada Maron y appa­raît coif­fée d’une chou­croute rousse et vêtue d’une petite robe noire. Elle étreint une gui­tare dont elle ne tire aucune note. Le clip alterne entre plan de concert sur scène et Hamada assisse soit avec un pis­to­let, soit avec sa gui­tare rouge, soit écra­sant une tomate, soit câli­nant un che­val de manège. Cette ver­sion de clip est celle repre­nant le plus d’élé­ments tirés des paroles, même s’il reste soft.

Pour le clip ver­sion 2012, Hamada Maron a cette fois une coupe au car­ré, brune. Il alterne entre plan en chan­teuse de caba­ret et plan en habit d’of­fi­cier nazi. Pour les plans caba­ret, ils sont en noir et blanc. Les plans nazis sont en cou­leur. Pistolet, kata­na, cigare sont les élé­ments de la méta­phore sexuelle de cette ver­sion. Vu l’u­ti­li­sa­tion d’un uni­forme nazi, la ques­tion se pose d’une réfé­rence au film Le Portier de Nuit et/ou à l’u­ni­vers de Suehiro Maruo ?

Les deux clips se ter­minent par un sui­cide, avec le pis­to­let pour la pre­mière ver­sion et avec du poi­son pour la deuxième ver­sion. Suicide ? Pas tout à fait. Les deux ver­sions révèlent à leur manière que la jeune femme est bien vivante. Ici la mort serait donc une petite mort, un orgasme comme sous-enten­du dans le der­nier vers de la chanson.

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